Page:Rictus - Le Cœur populaire, 1914.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Alorss Mossieu, là, je n’ sais plus,
j’ sais pas c’ qu’y s’a passé en moi…
ça m’a fait comme un coup d’ théiâtre :
mon sang m’a dit : « Non, ça c’est moche ! »
J’ai baissé l’ nez, j’ai vu rougeâtre,
j’ai pris mon lingue et foncé d’ssus.

D’eun’ main j’ l’ai chauffée à la gorge
(qu’était douce à mes durillons).
et d’ l’autr’, qui serrait ma rallonge,
j’y ai tapé dedans tant qu’ j’ai pu,
à tout’ volée et n’importe où,
en aveugue, en sourd, en brutal ;
j’ l’ai bariolée, crevée, servie,
dans l’ bras, dans l’ cœur, dans l’ ventr’, dans l’cul.

Tout en yi gueulant à chaqu’ coup :
— « Ah ! vache ! ah ! salope ! ah ! fumelle !
Ah ! c’est comm’ ça, ah ! c’est comm’ ça,
quiens, v’là pour toi goyo, ordure,
poison, fumier, putain, putain,