Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/170

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mon prédécesseur n’a pas accompli ce sacrifice. Il s’est laissé émouvoir par les larmes des femmes. Cela lui a mal réussi. Il a péri à la fleur de l’âge, et son fils n’a pas hérité de son trône. Celle-ci va mourir. Je l’ai dit. »

À la parole du roi, deux gardes se détachèrent de l’escorte royale et s’approchèrent de la belle danseuse. Elle, ignorante du sort qui lui était réservé, mêlée à ses compagnes, effeuillait sa guirlande. Les gardes mirent la main sur elle, et elle comprit. Alors elle éclata en pleurs, en supplications, en plaintes qui auraient attendri des hyènes. Mais le cœur du roi était à l’abri de toute faiblesse.

« Allons, Seragga, disait-il, ta lance est-elle prête et bien affilée ? »

Gagoul courait de droite à gauche avec de petits éclats de rire atroces.

« Arrêtez ! m’écriai-je, ce meurtre ne s’accomplira pas ! »

Le roi me regarda.

« Ne s’accomplira pas ? Qui es-tu donc pour