Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans l’après-midi, nous voguions vers Natal.

Nous avions reçu par transbordement les passagers du Château-d’Édimbourg, qui venait d’Angleterre. Parmi ceux-ci, deux messieurs attirèrent mon attention. L’un d’eux pouvait avoir trente ans. C’était un solide gaillard aux robustes épaules, avec une large poitrine bombée, des bras nerveux. Ses cheveux et sa barbe étaient blond-jaune ; ses grands yeux gris enfoncés donnaient à sa belle physionomie un cachet particulier. Il me fit penser à ces héros scandinaves dont l’histoire nous parle. J’ai su plus tard qu’effectivement il descendait de ces grandes races du Nord. C’était sir Henry Curtis.

Avec ce blond fils d’Albion se trouvait un petit homme brun, gros, rond, à l’air bon enfant, que je pris tout de suite pour un officier de marine. On les reconnaît à première vue, les marins ; ce sont de braves cœurs, ils valent mieux que les autres hommes, en général. C’est la grande mer, le souffle puissant des vents du ciel qui, peut-être, balaient de leurs âmes les impuretés et en font