Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/338

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À vouloir calculer cette hauteur, la tête vous tourne ; le petit espace du ciel ressort comme un fil bleu sur leur sommet que ne pare aucun arbre, aucune liane, rien que de longs lichens grisâtres qui pendent immobiles comme ferait une barbe blanche au menton d’un mort. Aucun des rayons du soleil n’aurait pu pénétrer si bas. Ils s’éteignent bien loin de pareilles profondeurs.

Le bord de la rivière est semé de fragments de rochers auxquels l’action continuelle de l’eau a donné forme de galets. Le trio anglais, accompagné du guerrier zoulou, aborde sur cette marge, qui, les eaux étant basses, a sept ou huit mètres de largeur, afin de se reposer un peu des horreurs du voyage et de réparer le canot. Non sans peine on découvre un endroit qui semble praticable.

« Quel chien de pays ! » s’écrie Good en mettant pied à terre le premier. — Et il part d’un éclat de rire.

Aussitôt des voix tonnantes reprennent ses derniers mots :

« Chien de pays ! chien de pays ! ho ! ho ! ho ! » répond une autre voix au sommet de la montagne.

« Chien de pays ! chien de pays ! » répètent