Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/54

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tout simplement : je ne crois pas que nous en revenions. Vous savez quel fut le sort du Portugais, il y a trois cents ans ; son arrière petit-fils n’a pas été plus heureux. Et votre frère ! croyez-vous qu’il ait échappé ? Non, messieurs, tous ont péri, et il faut nous attendre au même sort. »

Je m’arrêtai pour voir l’effet de mes prédictions. Le capitaine Good était évidemment mal à l’aise, mais sir Henry ne sourcilla pas.

« C’est une affaire décidée, dit-il. Je suis résolu à en courir la chance.

— Quant à moi, repris-je, je suis fataliste ; si mon sort est de périr aux montagnes de Salomon, je ne l’éviterai pas.

« Ensuite, je n’ai encore rien mis de côté pour mes vieux jours. Je n’ai jamais fait que vivre tout juste. C’est quelque chose, je n’en disconviens pas, d’autant plus que, en général, les chasseurs d’éléphants n’ont pas besoin longtemps de grand’chose. Grâce à l’offre généreuse de sir Henry, mon fils est à l’abri du besoin, quoi qu’il arrive, et j’ai moi-même une poire pour la soif.