Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/72

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pas longtemps pour être sur pied ; en vain nous scrutions l’ombre de la nuit, nous ne distinguions que des masses confuses, des mouvements fluctueux. Nous attrapâmes nos fusils, et, glissant nos pieds dans nos veltschoons (souliers de peau non tannée), nous courûmes vers le théâtre de la lutte. Quand nous y fûmes arrivés, nous constatâmes que tout était calme.

Mais, sur l’herbe, gisait une grande antilope noire dont les longues cornes tenaient un lion embroché. Les deux animaux étaient morts.

Évidemment, la pauvre antilope était venue boire ; le lion que nous avions entendu rugir la guettait ; elle, quand son ennemi avait bondi, lui avait présenté les cornes d’une façon si adroite que le lion en avait été transpercé. Les deux animaux, se roulant, se débattant, hurlant et mourant, n’avaient pu se séparer, et nous les trouvions haletants encore dans cette étreinte mortelle.

Avec l’aide de nos Cafres, nous tirâmes cette proie facile dans notre sherm, et, sans autre interruption, nous dormîmes jusqu’au matin.