Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/94

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venaient pas en sentinelles isolées ; c’étaient des bataillons nombreux et serrés. Je ne doute pas que, quand le dernier homme rendra son dernier souffle, une mouche bourdonnera autour de lui.

Nous fîmes une halte dans la soirée, et, avec la lune, nous voilà de nouveau à marcher ; de dix heures à deux heures du matin nous ne nous arrêtâmes. Après une heure de repos, une étape encore jusqu’au grand jour. Nous nous jetâmes à terre et nous nous endormîmes sans songer à monter la garde. Qu’avions-nous à craindre dans cette solitude abandonnée des hommes et des bêtes ? Nos seuls ennemis, — et aucun moyen de se soustraire à ceux-là, — c’étaient la chaleur, la soif et les mouches. J’aimerais mieux affronter n’importe quel danger que de me trouver devant ce redoutable trio.

Vers sept heures nous nous éveillâmes, en train de griller au soleil. Nous nous assîmes pour chercher un peu d’air.

« Pouah ! m’écriai-je, essayant vainement de