Page:Rignano, La question de l’héritage, 1905.djvu/86

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autres capitalistes actuels, et, par conséquent, à ces capitalistes mêmes. Enfin, la cessation subite générale des annuités équivaudrait presque, pratiquement, dans l’économie sociale, à une expropriation violente.

Wallace a proposé un système analogue. L’État devrait, d’après lui, indemniser les landlords actuels, pour le rachat de leur quit—rent (rente ricardienne naturelle), moyennant des annuités exactement équivalentes, mais ne devant durer que trois vies, celles du propriétaire actuel, de son fils et de son petit-fils :

« Le principe qui me semble le plus juste, dit-il, est de continuer l’annuité successivement à l’héritier unique ou aux héritiers du propriétaire vivants au moment de la promulgation de la loi, ou nés à n’importe quel moment avant sa mort. On assurerait ainsi au propriétaire même, et à tous ceux à qui il s’intéresse personnellement, le revenu net de la terre dont ils jouissaient avant la nouvelle disposition législative[1]. »

Ce mode d’expropriation pourrait rentrer aussi dans le principe général du prélèvement sur les héritages progressif dans le temps sous la formule spéciale , , , c’est-à-dire : prélèvement nul à la mort du propriétaire actuel ou à celle de son fils, et prélèvement complet à la mort du fils de ce fils. C’est, renvoyée d’une

  1. Land Nationalisation (Swan, Sonnenschein et Co, London, 1896), page 199.