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Page:Rilke - Histoires du Bon Dieu.pdf/14

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— Par exemple, sur les mains du bon Dieu, qu’est-ce qu’il faut…

Je regardai ma voisine en face.

— Permettez, demandai-je très poliment. Ne disiez-vous pas à l’instant : Les mains du bon Dieu ?

Ma voisine hocha la tête. Je crois qu’elle était un peu surprise.

— Oui, m’empressai-je d’ajouter, sur les mains il m’est revenu en effet quelques renseignements. Par hasard, ajoutai-je vite, lorsque je vis ses yeux s’arrondir. Tout à fait par hasard… j’ai… Bref, conclus-je assez résolument, je vais vous raconter ce que j’en sais. Si vous avez un instant, je vous raccompagnerai jusque chez vous, cela suffira tout juste.

— Volontiers, dit-elle, lorsque, enfin, je lui cédai de nouveau la parole, mais ne croyez-vous pas peut-être que les enfants eux-mêmes…

— Moi ? Raconter cela aux enfants eux-mêmes ? Non, chère madame, cela ne se peut pas. Cela, en aucune façon. Voyez-vous, je serais tout de suite gêné si je devais parler aux enfants. Ceci, en soi, ne serait peut-être pas très grave, mais les enfants, en voyant mon