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Page:Rilke - La Chanson d'amour et de mort.pdf/30

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Celui de Languenau est au fort de l’ennemi, mais tout seul. L’épouvante a fait autour de lui un cercle vide, et il tient, tout au milieu, sous son étendard qui lentement se consume.

Lentement, presque pensivement, il regarde autour de soi. Il y a beaucoup d’étrange, de bigarré devant lui. Des jardins — pense-t-il et sourit. Mais il sent alors que des yeux le tiennent et il reconnaît des hommes et sait que ce sont les chiens de païens — : et jette son cheval en plein milieu.

Mais, comme derrière lui brusquement tout se referme, ce sont quand même encore des jardins, et les seize sabres ronds qui bondissent sur lui, jet contre jet, sont une fête.

Une riante cascade.