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Page:Rilke - Poésie (trad. Betz).pdf/106

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SOIR À SKANE

Le parc est haut : comme sortant d’une maison,
je passe soudain de son ombre
dans la plaine et le soir. Dans le vent.
Ce même vent que sentent les nuages,
les fleuves clairs, les ailes des moulins,
qui moulent lentement au bord du ciel.
Et moi aussi je suis sa chose, dans sa main,
la plus petite sous ces cieux. — Regarde :

Est-ce un ciel ?
Bleu, lumineux, céleste,
où des nuages toujours plus purs se pressent,