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Page:Rilke - Poésie (trad. Betz).pdf/83

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LE JEUNE GARÇON

Je voudrais devenir un de ceux-là
qui passent dans la nuit sur des chevaux sauvages,
laissant flotter au vent de leur galop
les cheveux dénoués de leurs flambeaux.
Je voudrais être comme en barque, à la proue, et dressé,
grand, tel qu’un drapeau déployé ;
sombre, mais casqué d’or
changeant. Et en arrière,
dix hommes faits d’identiques ténèbres,
avec des casques pareils au mien,
blancs comme verre, ou sombres, vieux, aveugles.