volonté et disposant du pouvoir de porter remède au mal, sapera ces routines surannées qui diminuent, chaque jour un peu plus, le quantum des ressources alimentaires que les populations attendent de la mer.
Sera-ce par la condamnation même des filets traînants que l’on atteindra le grand but que nous indiquons ? Nous ne saurions l’affirmer, mais il est évident que, pour remettre notre pêche côtière en harmonie avec les besoins de la consommation, il est indispensable de recourir à une de ces mesures générales :
Ou cantonner la multiplication du poisson par des interdictions temporaires ou définitives de la pêche, dans des espaces d’eau déterminés, ce qui serait bien difficile ;
Ou soumettre la pêche au fond à des alternances annuelles laissant en repos la moitié de l’étendue des rivages, ce qui ne serait pas non plus sans difficultés ;
Ou interdire la pêche à la traîne dans toute l’étendue de nos eaux territoriales, ce qui n’exigerait qu’une surveillance à exercer sur la forme des instruments dont les pêcheurs feraient usage en dedans de cette limite.
Si l’on ne veut d’aucune de ces trois solutions, inutile de chercher davantage ; il n’y a rien à faire, car ce ne seraient pas des dispositions de détail semblables à celles dont on a usé et abusé, dans le passé, qui pourraient régénérer la production de nos rivages dévastés.
Mais la France, cette fille aînée de la civilisation moderne, le berceau ou la patrie adoptive de tous les grands progrès de l’esprit humain, ne saurait participer plus longtemps à un invergogneux gaspillage des subsistances que la mer livre à la terre. Une nation éclairée entre toutes doit aux autres et se doit à elle-même, de donner l’exemple du renoncement à des méthodes arriérées, inintelligentes, et de montrer comment, au lieu de