Page:Rimbaud - Poésies complètes, Vanier, 1895.djvu/67

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Qui coule, bleu, sous ta peau blanche
Aux tons rosés,
Te parlant bas la langue franche…
Tiens !… — que tu sais…

Nos grands bois sentiraient la sève,
Et le soleil
Sablerait d’or fin leur grand rêve
Sombre et vermeil !

Le soir ?… Nous reprendrons la route
Blanche qui court,
Flânant, comme un troupeau qui broute,
Tout à l’entour…

Les bons vergers à l’herbe bleue
Aux pommiers tors !
Comme on les sent tout une lieue,
Leurs parfums forts !

Nous regagnerions le village
Au ciel mi-noir ;
Et ça sentirait le laitage
Dans l’air du soir ;