Page:Rimbaud - Reliquaire, poésies, Genonceaux, 1891.djvu/20

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bizarre, le frère était un ami de mon père en Rossi, alors que lui-même était professeur à Charleville en classe de rhétorique à l’époque même où Rimbaud y était. Le jeune poëte fut donc son élève. C’était un indiscipliné de premier ordre révolutionnaire, athée, les élèves religieux le détestaient en classe et il le leur rendait.

La classe se composait en effet d’une vingtaine d’élèves dont quatorze appartenaient au séminaire. Arthur Rimbaud qui les scandalisait par ses gros mots, était du reste plus fort en toutes branches sauf en sciences, et il s’amusait, pendant les compositions, à aider ses camarades afin de leur faire avoir des places meilleures. Un jour, un séminariste le dénonce. Izambard intervient, mais Arthur Rimbaud, silencieux et le regard méchant a jeté son dictionnaire à la tête du séminariste (un nommé Henri ?) N’est-ce pas déjà une répétition du coup qu’il devait porter plus tard à Carjat ? Le professeur était d’ailleurs presqu’un camarade pour l’élève il lui prêtait des livres, et Georges Izambard se souvient même qu’ayant prêté sa Notre-Dame-de-Paris illustrée de Victor Hugo, la lui fit rendre avec une lettre insolente et s’en fut se plaindre au principal, M. Desdouets.