Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/121

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certaine. Entre qui ? Pourquoi ? Qui le dirait ? Par prudence, les fonctionnaires civils se taisaient. Les militaires étaient moins réservés. Ils attribuaient hautement ce dénouement à un pacte entre le Ministre de la Police et les ravisseurs : « Tout porte à croire et même on affirme, écrivait le Général Liébert[1], que les agents de la police étaient d’accord avec les brigands sur la manière de mettre en liberté le Sénateur. Ce qui le prouverait, c’est que les agents partirent de Loches à trois heures du matin avec la certitude du lieu de détention de Clément de Ris, et qu’ils n’auraient pas manqué de demander de la troupe au commandant Boisard, s’il en eût été autrement. »

La question sera examinée en son temps[2]. Pour l’instant, nous nous bornerons au récit des faits, tels que les révéla, à la première heure, la déclaration de Clément de Ris, simples résultats dont les causes furent devinées ou sues plus tard, quelques-unes beaucoup plus tard.

On se rappelle[3] l’internement dans le souterrain, et les incidents qui avaient marqué la journée du 2 vendémiaire. Confirmant les indications de Petit, Clément de Ris ajouta que les brigands, quand, vers onze heures, ils étaient tous redescendus dans le caveau, avaient apporté avec eux un sac de toile plein d’armes et s’étaient répandus en menaces contre ces paysans, dociles serviteurs de la gendarmerie, et empressés à accéder aux volontés de ceux qui commandaient les recherches. « Ils brûleraient, disaient-ils, quelques-

  1. Lettre du 20 vendémiaire. Archives historiques de la Guerre.
  2. Voir la dernière partie du présent chapitre.
  3. Voir page 53.