Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/131

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D’autres questions furent posées à Clément de Ris. On lui montra le chapeau, le pistolet, le poignard trouvés dans la forêt. Il reconnut comme siens le chapeau et le pistolet, mais non le poignard[1]. On lui demanda ses conjectures sur le lieu de sa détention, ce qu’il savait des ravisseurs, si, parmi eux, il avait remarqué un borgne. Ses réponses furent et ne pouvaient être que fort vagues. Il estimait n’avoir pas quitté la région de Luzillé, – il était loin de compte ! De ses gardiens, il ne savait rien, les ayant toujours vus masqués ou voilés. Il se rappelait seulement qu’au cours de la chevauchée du 1er vendémiaire, l’un d’eux avait été interpellé par ses compagnons sous le nom de Coclès[2], et, une autre fois, sous celui de Dubois. Cette particularité ne l’avait pas frappé d’abord. Ce qu’on lui disait de la présence d’un borgne parmi les ravisseurs, rapproché de ce que le voile de son gardien était percé d’une seule ouverture, vis-à-vis de l’œil droit[3], la lui remettait en mémoire. Ce nom de Dubois éveilla l’attention. Il existait, à Tours, un sieur Dubois-Papion[4], qui était borgne, mal famé, et connu pour l’un des adversaires politiques les plus violents de Clément de Ris et de ses amis[5]. Le capitaine Folliau parlait de l’arrêter sur-le-champ. Le Préfet estima que le malheur d’être

  1. Voir page 58.
  2. On sait que le fameux Romain, défenseur du pont Sublicius, était borgne.
  3. Voir page 53.
  4. « On l’a vu à Blois le jour de la venue de Mme Clément de Ris ; sa réputation est mauvaise ; il est souvent en carmagnole. » Liste des suspects de Radet.
  5. Voir notre article sur la Cour des Prés dans le numéro des Annales de l’alliance scientifique de février-mars 1908.