Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/142

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Clément de Ris de le remettre en liberté à l’entrée de la forêt de Loches entre les mains des personnes qui devaient le reconduire chez lui, et sans qu’il pût s’apercevoir du changement de gardes ; qu’arrivé dans l’intérieur de la forêt, on simulerait un combat. Et le Ministre recommanda surtout de faire grand’peur au Sénateur, afin qu’il fût mieux dupe. »

Les choses se passèrent, ou peu s’en faut, comme il avait été décidé. Sourdat réunit ses auxiliaires, se rendit avec eux à Loches pour faire viser les passeports, et ensuite à Loches. On a dit[1] sa rencontre avec le Sous-Préfet. Vers le milieu de la nuit, Robert Couteau et le prétendu Guillot de La Poterie prirent les devants et portèrent les ordres de Gondé à Gaudin, le brigand de garde, qui monta aussitôt à cheval avec le frère de Carlos[2]. Vers une heure du matin, Carlos et Salaberry quittèrent Loches à leur tour et gagnèrent directement la forêt. Arrivés dans un carrefour[3], ils aperçurent le prisonnier, les yeux bandés, en compagnie de Couteau et du véritable Guillot de La Poterie. Ils les suivirent à distance, puis mirent leurs chevaux au galop, et, parvenus près du groupe, tirèrent un coup de pistolet. Carlos demeura près du Sénateur pendant que Couteau, Salaberry et de La Poterie faisaient mine de donner la chasse aux brigands. Peu après ils revenaient,

  1. Voir pages 101-102.
  2. D’après la déposition de Jourgeon, c’est Lacroix qui aurait amené au Portail les libérateurs, dont l’un, « qu’il n’avait pas encore vu, portait un habit bleu, des bottes, un chapeau rond haut de forme. Il montait un cheval noir et était âgé de quarante ans environ ».
  3. Celui de la Pyramide de Montaigu. Voir page 111.