Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/156

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vue d’une répression prompte ne pouvaient avoir que des approbateurs. Elles rassuraient les inquiétudes provoquées par les louches compromissions de la délivrance. Le 25 vendémiaire, un des hommes les plus autorisés à parler au nom du département, le citoyen Bruley, président du Conseil général d’Indre-et-Loire, écrivait : « L’attentat de Beauvais n’est que le prélude d’autres attentats, dont l’avertissement vient de tous côtés. Moi-même, en raison de mon rôle pendant la Révolution[1], et de ma part dans les négociations relatives au rachat du Sénateur, je me sais désigné à l’attention des brigands. La manière dont le citoyen Clément de Ris a été délivré ne peut qu’accroître l’audace de ses ravisseurs. On s’est trouvé dans la nécessité de capituler avec eux, et l’impunité sera inévitablement le résultat d’un délit sur lequel aucune des personnes intéressées ne pourra ou ne voudra donner de renseignements. De là des attentats nouveaux. » À l’appui de cette affirmation, il envoyait au Ministre la lettre ci-après, qu’il venait de recevoir du citoyen Baigneux, son compagnon de captivité dans les cachots de la Terreur[2] :

« Le complot de l’enlèvement de Clément de Ris a été formé à Tours le... Un jeune homme qui me touche de près[3], et qui a servi chez les

  1. Voir les articles publiés par nous dans la Revue des Deux-Mondes (novembre 1907) et dans les Annales de l’alliance scientifique (février-mars 1908).
  2. Arrêté à Tours (14 floréal an II), conduit à Paris et enfermé à la Force, Bruley avait été délivré le 10 thermidor et avait rapporté de son séjour dans les cachots une maladie d’yeux qui faillit lui coûter la vue.
  3. Son neveu, le citoyen Lange.