Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/162

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encouragea leur espoir ; le Premier Consul avait promis ; seules quelques formalités restaient à remplir. Il les engageait à éviter toute occasion de rencontre avec Clément de Ris ou ses domestiques, qui pourraient les reconnaître, mais à demeurer à Paris, où il leur fournirait des ressources. Pour conjurer les risques d’une arrestation, il leur remettrait un permis de résidence signé de lui et daté du 1er vendémiaire, jour de l’enlèvement. Ils auraient, de la sorte, facilité de prouver l’alibi[1].

Le permis fut-il délivré ? C’est probable. Fouché désirait les retenir à Paris, tant pour les garder sous sa main que pour tirer d’eux des confidences profitables à ses intérêts. En cela, il était fidèle à sa politique : surprendre, par des moyens captieux la confiance de ceux qui étaient entrés tremblants devant lui, et dont plus d’un sortit de son cabinet transformé en indicateur utile à la sûreté de l’État[2]. Cette fois encore il en fut ainsi de Gondé, le chef des ravisseurs, auquel, vu l’importance de son rôle en l’affaire, on nous pardonnera de consacrer plus et mieux qu’une simple mention.


VI

Jean-Gabriel Gondé de La Chapelle, dit Charles[3], né à Selles-sur-Cher en 1771, était fils de Jean-Damien Gondé, receveur des tailles à Bourg-Achard, et de Marie-Anne Tardier. Mêlé, fort

  1. Mémoire de Bourmont.
  2. Vandal, l’Avènement du Consulat, tome II, page 172.
  3. Voir page 96.