Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/163

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jeune, aux intrigues du parti royaliste, il émigra en 1791, servit, en qualité de volontaire, dans la Légion de Damas, puis se rendit en Normandie aux premiers troubles, et combattit dans les rangs des Vendéens jusqu’à la pacification de 1795. Forcé de se cacher et sans moyens d’existence, il s’associa avec un nommé Gaudin[1] et quelques chouans, et se mit à piller les diligences. La bande fut arrêtée près de Caen. Gondé et Gaudin échappèrent et furent condamnés à mort par contumace.

Mal vu des partisans de Frotté, à cause de ses brigandages, il passa, en 1799, à l’armée de Bourmont, fut créé officier à la Division du Maine, et s’y signala par sa bravoure mais aussi par des actes de pillage et des vols qui lui apportèrent plus de discrédit que de ressources. La paix conclue, il mena une existence vagabonde, toujours en quête d’expédients nouveaux, servi tout ensemble par un physique agréable qui appelait la confiance, par une imagination vive et féconde, et par une complète absence de scrupules. Il fit plusieurs séjours à Paris et en profita pour se rapprocher de ses adversaires de la veille, devenus les puissants du jour. Il signa (mai 1800) une déclaration comme quoi, las des bourrasques, le diable qui était en lui aspirait à devenir ermite. Il n’avait plus qu’un désir, mériter la bienveillance du gouvernement et mettre son savoir-faire au service de celui-ci. Désormais sa vie sera une perpétuelle trahison[2]. Prenant le vent, il trahit tout le monde à tour de rôle, et même simultanément.

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  1. Il figurera parmi les ravisseurs de Clément de Ris.
  2. Archives nationales, F7 6229, 6230, 6265.