Page:Riotor - Le Mannequin, 1900.djvu/33

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vaporeuse se soulevait de dégoût rien qu’à la pensée de la chair, et de ces vains avantages dont se délectent les hommes. — Dix ans plus tard, les lionnes, dont Gavarni s’est moqué, balayent toute cette sentimentalité, se cambrent et se piètent, la poitrine haute, la croupe hardie, prêtes à n’importe quel combat.

Sous le second Empire la taille se raccourcit. On revient lentement à l’énorme robe Marie-Antoinette, on la distance : C’est une hérésie stupéfiante et volontaire : La Mode ne cache plus les difformités, elle les crée ; les artifices les plus bizarres trouvent grâce à ses yeux. Toutes les beautés, les hanches, les reins, les seins, les épaules sont cachées sous d’affreuses constructions. Vénus callipyge n’a plus rien de joyeux.

Qui ne se souvient de cette monstrueuse crinoline, cloche de crin, de fer, de soie, de cordes, battante et tressautante au moindre mouvement ! C’est 1à le petit vertugadin de nos aïeules, ce bourrelet léger dont elles se ceignaient pour faire « baller » leurs jupons et donner un peu d’air à leur arrière- main ! Qui ne se souvient des rotondes et des manches â gigot ! Quand la crinoline sera tant et tant enflée qu’elle éclatera, un de ses morceaux fera la « tournure » — pour le chamelier.