Page:Riotor - Le Mannequin, 1900.djvu/54

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ans, le tailleur brugeois Frédéric Stockman commença son industrie. Le rêveur mystico-naturaliste lui consacre un de ses Croquis Parisiens. Et ce qui l’a ensorcelé ce sont ces gorges factices qu’il contemple longuement, et qui lui disent ces choses…

Les agréments de la taille 1885 (d’apr. un catal.)

« Dans une boutique, Rue Legendre, aux Batignolles, toute une série de bustes de femmes, sans têtes et sans jambes, avec des patères de rideaux à la place des bras et une peau de percaline d’une couleur absolue, bis sec, rose cru, noir dur, s’aligne en rangs d’oignons, empalée sur des tiges ou posée sur des tables.

« L’on songe tout d’abord à une morgue où des torses de cadavres décapités seraient debout, mais bientôt l’horreur de ces corps amputés s’efface et de suggestives réflexions vous viennent, car ce charme subsidiaire de la femme, la gorge, s’étale fidèlement reproduit par les parfaits couturiers qui ont bâti ces bustes. Ici, ce sont les poitrines anguleuses des garçons, les petites cloques perlées d’une goutte de vin rose, les mignonnes ampoules percées de pointes naines.