Page:Riotor - Le Mannequin, 1900.djvu/64

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C’était un soir chez le prince de Ligne, dans sa maison de Paris.. Cette prétention fit bientôt le tour des salons, les tables de jeu se dégarnirent et de nouveaux curieux vinrent assiéger l’inventeur de la chaîne sans fin.

— Ainsi vous sauriez faire une grenouille qui sauterait ? lui demanda le vieux duc de Bouillon.

— Parfaitement… qui sauterait comme une grenouille. On rit.

Parbleu, vous êtes un enchanteur, un sorcier, c’est entendu, cria le duc prenant congé, cependant vous ne construirez jamais aucune machine, aucun appareil, aucune merveille qui danse, saute, valse, tournoie, pirouette aussi bien que Lili Scotti, des Bouffes Italiens… et qui sourie surtout aussi bien qu’elle… Adieu, je vais la regarder i

— Ce pauvre duc est ensorcelé, murmura le maître de la maison. Jamais admiration ne devrait être plus paternelle, car mon vieil ai-ni est d’un âge… d’un âge ! Et pourtant !

Baste ! Futilité passagère !

— Ne croyez pas cela, répliqua l’hôte d’une voix grave. J’ai appris dans mainte aventure à ne pas dédaigner ces attachements séniles. Le duc parle de demander la main de Lili à sa mère.

Un silence ému suivit cette confidence.

— Le duc est un chevalier dans toute la force du terme, reprit le prince, un de ces Français galants qui font les pires