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CHEZ NOS GENS

Il semble à Anselme que, ce matin, il voit ses champs et ses prés comme s’il les regardait pour la première fois.

Il se souvient de beaucoup de choses anciennes.

C’est ici, tout près, qu’il abattit son premier arbre, un pin haut et droit comme un clocher d’église, dont il fit, l’année suivante, les deux êtamperches de sa grange.

Là-bas, dans la pièce aujourd’hui en friche, Joseph, le deuxième des garçons, apprit à labourer.

Plus loin, voyez-vous le champ qu’on appelle le clos d’en haut ? On eut bien de la peine à l’érocher ; Catherine, qui travaillait comme un homme, y prit un tour de reins qui la tint un grand mois au lit.

À la lisière du bois, il y a une source de belle eau claire.

C’est un beau domaine, et qu’ils ont, Ca-