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CHEZ NOS GENS

therine et lui, longtemps arrosé de leurs sueurs ; pas une motte de terre qu’ils n’aient eux-mêmes tournée et retournée. Ah ! ils ont tous deux rudement travaillé ; mais la terre le leur a rendu. Que de milliers de bottes de foin, de gerbes de blé, ils ont ensemble récoltées et engrangées !…

Et, dans un mois, la terre aussi sera à un autre…

Anselme revient, triste, à la maison.

Après le déjeuner, tandis que sa femme remet les choses à leur place, un hennissement lointain vient jusqu’à eux.

— Je vais faire un petit tour chez Ladouceur, dit Anselme.

Catherine regarde son homme s’en aller, et l’on dirait qu’un sourire passe dans ses rides. Puis, la voilà qui dénoue son tablier, met sa coiffe, et prend aussi le grand che-