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CHEZ NOS GENS

pointu, et sa cheminée de pierres plates. Au coin du carré, sous le dalot, une tonne recueillait l’eau de pluie, douce et précieuse ; à la devanture de sable fin, un banc, deux lilas, quelques gros cailloux blanchis… Tout cela était clair, propre, bien ordonné ; tout cela convenait. Je ferme les yeux, et je la revois encore, la maison de nos gens, blanche, dans la lumière, sur le chemin du roi.

Il y en avait où la gaieté était plus bruyante ; il n’y en avait pas de plus profondément joyeuses. On savait, là, tous les cantiques ; on savait, là, toutes les chansons. Et on les chantait bellement, avec des fions les plus jolis du monde. La vie n’était pourtant pas moins rude à nos gens qu’aux autres ; ils devaient, eux aussi, trimer dur