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CHEZ NOS GENS

pour gagner leur pain ; et l’épreuve était venue, année après année, faire leurs pas plus lourds, leurs fronts plus ridés. Mais l’âme de ces anciens était forte ; le malheur même n’en avait pu troubler le calme profond. Ils savaient que cette vie n’est rien, et, résignés aux tristesses d’ici-bas, pleins d’une confiance sereine, en paix avec la terre, en paix avec le ciel, ils laissaient simplement couler leurs jours vers la Grande Espérance. Matin, midi et soir, nos gens priaient ensemble ; et, parce qu’ils avaient prié, les tâches étaient plus douces, les fardeaux moins lourds, les peines plus vite consolées. Aussi, la joie était-elle revenue, après chaque deuil, habiter cette maison, comme l’oiseau retourne à son nid.

Qu’il faisait bon vivre chez nos gens !