Page:Rivard - Chez nos gens, 1918.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
102
CHEZ NOS GENS

puis les deux garçons au père Ambroise, puis d’autres voisins, et d’autres voisins, jusqu’au bout du rang et jusqu’au bout de la paroisse. Disons — je ne sais pas apertement si c’est comme ça partout, mais ça doit — disons que chaque habitant est, comme moi, sur le bien de ses gens ; ça fait toute une paroisse attachée à la terre, pas vrai ? Puis, au milieu, il y a l’église ; à côté, le cimetière ; tout près, le presbytère, avec le curé dedans. Et après notre paroisse, il y a une autre paroisse, puis une autre, puis une autre, toutes pareilles et chacune avec son clocher, son curé, ses morts, son vieux sol travaillé par les pères, et qu’on aime plus que soi-même… C’est ça, la patrie !

L’oncle Jean s’était levé, et cette fois je vis bien que son geste, déployé dans la nuit venue, embrassait tout le pays hérité des an-