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UN POÈTE ILLETTRÉ

pièce sur le Saguenay, ou comme celui-ci, où la césure ne saurait être mieux placée :

Il dit, et le soldat électrisé s’élance.

D’ailleurs, Pierre-Paul est modeste.

« Ma muse, je l’admets, est loin d’être élégante, » dit-il dans un morceau qui est à la fois une satire dirigée contre les critiques malveillants, et une manière de plaidoyer pro domo… Quelques vers de cette pièce[1]

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  1. Toutes ces citations sont tirées de trois plaquettes, publiées par notre poète : Essais poétiques, par Pierre-Paul Paradis (Chicoutimi, 1893, 7 pages) ; la Fin du Monde, par le même (Chicoutimi, 1895, 22 pages) ; et les Funérailles de l’Amour, par le même (Chicoutimi, 1897, 27 pages). Dans le Prologue de ce dernier recueil, P.-P. Paradis écrivait :

    Le procureur est rude, il lui faut de la graisse :
    Je fais faire à crédit le travail de la presse.

    Hélas ! Pierre-Paul avait maille à partir avec les procureurs ! Il faut croire que le profit fut mince, car P.-P. n’a rien imprimé depuis cette date. Mais que de vers il a faits, qu’il n’a pas publiés, qu’il n’a pas même écrits !