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Page:Rivard - Chez nous, 1914.djvu/17

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LE BER

la barbe complaisamment penchée à portée de ses menottes ?

C’est la poulette blanche
Qu’a pondu dans la grange…

C’est aussi, grand privilège ! l’aînée, encore toute petite, qui a obtenu la permission de dodiner le bébé. Assise dans le pied du ber, de sa voix claire elle chante à tue-tête, comme pour réveiller une maisonnée, et balance à pleines berces, au risque de faire chavirer l’embarcation !

C’est la poulette brune
Qu’a pondu dans la lune,

Elle a pond un beau petit coco
Pour l’enfant qui va faire dodo.

Dodiche, dodo !
Dodiche, dodo !

C’est l’aïeule, dont la voix chevrote et s’éteint. On a recours à elle, les soirs où les petites colères s’obstinent au fond du vieux ber ; car nul n’a comme la bonne vieille le

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