tour d’endormir les enfants : elle en a tant bercé dans sa vie !
Surtout quand grand’mère est là, la famille aime à s’approcher du ber. C’est à qui y cueillera un sourire. Les têtes se penchent, curieuses ; les grands admirent ; les plus jeunes s’étonnent : « Memère, il a des yeux ! — Memère, il a un nez ! — Il est déveillé, memère ! »… La petite avant-dernière est là, elle aussi ; cramponnée à l’un des pommeaux, le cœur gros, elle boude ; elle a dû céder son ber, et le petit frère nouveau est un intrus qui la supplante ! La promesse que, ce soir, elle couchera dans le grand lit, à la place de papa, la console…
Et quand tout le monde dort dans la maison, on pourrait encore entendre de temps en temps le ber, rattaché par un fil au poignet de la maman, le ber qui roule dans la nuit.