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CHEZ NOUS

jour, pour ouvrir les chemins avant que le grand-voyer passe, parce que s’il s’adonnait à venir par ici drés le matin, on payerait sûrement l’amende… Il n’est pas guère avenant, le grand-voyer ; pour un cahot, pour un banc de neige, il nous fait des misères. Pourtant, il y en a ben manque, des cahots, dans sa part de route, à lui. Et puis, bon sang ! quand le bon Dieu fait neiger, je pouvons pas les empêcher, les bancs de neige !… »

Le poêle est sévère, mais il permet qu’on s’amuse. Il a vu plus d’une danse, accompagné de sa voix grave plus d’une chanson, entendu les meilleurs violonneux de la paroisse, et plusieurs, qui maintenant sont disparus, ont devant lui battu les ailes de pigeon comme ne savent pas le faire les jeunesses d’aujourd’hui. C’est dans la pièce qu’il habite que se donnent les veillées d’hiver, où les beaux conteux disent à tour de rôle leurs

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