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EN GRAND’CHARRETTE


Juste comme la colombe revenait à l’arche un brin d’herbe Saint-Jean au bec, nous passions la dernière barrière et nous nous trouvions sur la terre du deuxième rang, où le foin, fauché la veille et mis en veilloches pour la nuit, attendait les faneurs.

Ah ! on vous les éventrait, les veilloches ! on vous le retournait, le foin mûr ! on vous le faisait danser, au bout de la fourche ! C’était, dans l’air, un vol de brindilles qui s’éparpillaient.

Vite fatigués, cependant, nous ne tardions guère, pendant que le fanage se continuait, à rejoindre la Grise, dételée, et à l’ombre sous un arbre. Nous avions cent autres choses à faire : la clôture à sauter, la grand’charrette à faire balancer sur ses deux roues, des framboises à manger, des petites merises à cueillir,

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