Page:Rivard - Chez nous, 1914.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHEZ NOUS

des papillons à attraper, des mulots à dénicher, des poissons à pêcher… Car, sous un certain petit pont — que je revois encore — un ruisseau d’eau claire courait sur des roches, et il y avait tout plein de petits poissons d’argent ; nous les seinions avec nos chapeaux de paille, lesquels en étaient tout rafraîchis.

La matinée passait, et nous nous apercevions que, dans le grand champ, au lieu des petites meules arrondies çà et là, il n’y avait plus qu’une jonchée de foin qui séchait au soleil et sentait bon.

Les faneurs revenaient vers nous. Au clocher lointain sonnait l’angélus de midi.

Gédéon se découvrait :

« L’ange du Seigneur annonça à Marie… »

Et nous répondions, tournés vers l’église, dont on apercevait, par dessus le Coteau de Roches, la croix fleurie et le coq brillant au soleil.

54