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chez nous

Catherine, comme des âmes en peine, passaient les journées à ne savoir que faire. La vie leur devint bientôt ennuyeuse comme un carême.

Deux semaines, mornes et lentes, se passèrent ainsi. Anselme ne riait plus, et souvent Catherine pleurait dans son tablier, eux dont la vieillesse alerte avait été si gaie. Cependant, ni l’un ni l’autre n’avait encore osé avouer ses regrets.

✽ ✽

Un soir que, n’ayant rien fait de la journée, ils sentaient l’oisiveté peser plus lourdement sur leurs épaules, Anselme se décida à parler :

— Catherine, je commence à me demander si la vie de rentiers est faite pour nous autres. On a beau dire et beau faire, on est heureux quand on travaille.