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chez nous

Catherine eut un soupir de soulagement, comme lorsqu’il arrive quelque chose qu’on attendait depuis longtemps et qui tardait à venir. Cependant, elle voulut peut-être s’assurer davantage de ce qui se passait dans la tête de son mari, car elle répondit :

— Mon pauvre Anselme, on ne peut pas dire encore. Dans quinze jours, la terre sera vendue, et on ira vivre au village ; peut-être qu’alors ça ira mieux.

— La terre sera vendue, répéta Anselme, la terre sera vendue… Ce n’est pas fait encore. Elle sera vendue, si je veux la vendre !… Tiens ! Catherine, veux-tu que je te dise ? Eh ! bien, j’ai peur qu’on le regrette.

— Comme tu le dis, la vente n’est pas faite. On pourrait garder notre bien… Il est vrai qu’on ne serait pas rentiers.