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« IL N’EST PLUS DU TEMPS… »




Le vieil Anselme est mort.

Aussitôt, par la paroisse, le bruit en a couru : « Le père Anselme est sur les planches » ; et de partout l’on vient, en silence, lui faire une dernière visite.

Il est là, au milieu de la chambre tendue de noir, paré, comme aux jours de fêtes, de ses habits du dimanche. Mais le grand vieillard ne se lève pas, comme à l’accoutumée, pour bienvenir les visiteurs ; son corps, très lourd, reste étendu sur le lit de parade. Ses mains ne s’ouvrent pas pour l’accueil ; elles sont croisées dans le geste, qui se prolonge, de la prière suprême. Sa face ne s’éclaire pas du