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MANUEL DE LA PAROLE

177.Fautes canadiennes.

On prononce généralement un comme in :

chacun (cha kun) ment UN com cha kin, etc.


Art. II. — Les diphtongues et les diérèses


178. — Quand deux voyelles, pures ou nasales, se suivent dans un mot, et n’entrent pas dans l’une des combinaisons que nous avons étudiées (ai, ei, ou, eu, etc.), chacune d’elles conserve le timbre qui lui est propre. Parfois, ces deux voyelles se prononcent par une seule émission de voix ; il y a alors diphtongue. Les deux sons-voyelles se font entendre, étroitement unis ; mais l’accent d’intensité porte sur le dernier ; la voix, sans appuyer sur la première voyelle, passe à la prononciation de la seconde, qui est le son dominant.
Ex. : fuite (fui te), pierre (piè re).

Dans la prononciation usuelle, qui traite l’l mouillée comme un i, on peut distinguer une autre sorte de diphtongues, dont l’accent d’intensité porte sur la première voyelle ; ce sont les associations de voyelles : a-i : travail, etc. ; è-i : réveil, etc. ; eu-i : seuil, etc. Dans ces combinaisons, la voix appuie sur la première voyelle, a, è, eu ; i n’est là que pour indiquer que l est mouillée. Mais, nous l’avons vu, l mouillée est une consonne, non une voyelle. Cependant ces diphtongues sont admises dans la prononciation actuelle.

179.Tableau des diphtongues.

iafiacre (fia kre) diable (diâl ble)
pied (pié) bréviaire (bré viè re)
iopioche (pio che) joyau (joa iô)
ieûDieu (dieû) ianviande (vian de)
iinancien (an siin) ionallions (a lion)
ieaïe (a ie) oinloin (loin)
oaloi (loa) écuelle (é kuè le)