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L’ACCENTUATION DES SYLLABES

Ainsi, les mots à terminaison masculine ont l’accent sur la dernière syllabe ; ceux à terminaison féminine ou muette ont l’accent sur la pénultième. On dit : écrivain, et écrire ; ouragan, et orage.

266. — L’accent affecte surtout les mots importants du discours.

Car son intensité varie avec la valeur de la syllabe qu’il frappe ; cette syllabe elle-même tient sa valeur du rôle que joue le mot dans la phrase ; et le degré d’importance du mot dépend de l’idée exprimée par la phrase.

Les mots qui par eux-mêmes n’expriment aucune idée et ne reçoivent une signification que par ceux qui les accompagnent, perdent l’accent au profit de ces derniers. — Exemple : les écrivains (l’article les n’est pas accentué).

Dans un groupe de mots unis par le sens, le mot le plus important, le mot de valeur, reçoit l’accent le plus fort, et les autres accents sont adoucis ou éteints. — Ex. : ces hommes sont grands.

267. — L’ictus est un accent secondaire qui se pose sur la première syllabe des mots polysyllabiques. — Ex : sespoir, dangereusement.

Dans les mots composés, un accent secondaire frappe la dernière syllabe du préfixe. — Ex. : paratonnerre.

L’ictus fait que l’orateur, préparant les organes de la parole à l’émission de la première syllabe avant de la lancer, donne, dès l’attaque, un son plein, net et clair. Moins fort dans les mots courts, plus prononcé dans les mots longs, mais toujours moins énergique que l’accent principal, l’ictus est comme un point d’appui pour soutenir la charpente du mot, que l’accent proprement dit est incapable de supporter tout seul.

Parfois aussi, un accent secondaire frappe les syllabes de deux en deux à partir de la dernière, et cela surtout dans les mots commençant par une voyelle. Ainsi, on peut prononcer éterni.