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MANUEL DE LA PAROLE

l’enchevêtrement et à la confusion des sons ; 2° celles qui sont plutôt sourdes, éteignant les sons, étouffant la voix ; 3° celles qui résonnent bien, c’est-à-dire, où les ondes sonores directes et réfléchies produisent un son unique et renforcé.

Dans les premières, il faut parler plus lentement, moins fort, et plus distinctement.

Dans les secondes, l’orateur doit ralentir aussi son débit, et parler plus fort.

Dans les troisièmes, enfin, avec un mouvement modéré, un orateur se fait comprendre sans peine.

L’essentiel est d’être compris. Si votre voix est faible, vous devez dans tous les cas suppléer à la force du son par la lenteur de la parole et la netteté de la prononciation. Si l’idée exprimée, ou le sentiment, exige une allure plus rapide, exagérez d’autant l’énergie de l’articulation. Mais ne prenez jamais une allure trop rapide ; ne vous rendez pas à la limite extrême de perception possible, qui est de quatre syllabes par seconde.
xxxxChaque local demande donc une étude particulière. Ses propriétés acoustiques décident de ses dimensions, — hauteur, longueur, largeur, — de sa forme, de sa capacité, du choix et de la disposition des matériaux employés dans sa construction, des tentures qui s’y trouvent, de la forme anguleuse ou arrondie des voûtes, des parois et des colonnes. Ce sont là autant d’indications sur lesquelles doivent se régler le mouvement du débit et la force de la voix. Un orateur ne doit jamais prendre la parole dans une salle, sans en avoir d’avance apprécié la valeur acoustique. Si l’on ne veut rien risquer, il vaut mieux essayer la salle, avant d’y paraître devant le public ; et même alors, doit-on se rappeler qu’une salle ne résonne pas de la même manière, vide, ou pleine de monde.