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LES DÉFAUTS DE LA PAROLE

SECTION IV

LES DÉFAUTS DE LA PAROLE

Art. I.Le bégaiement

292. — Le bégaiement consiste dans la difficulté qu’éprouve le bègue à prononcer quelques sons particuliers ou tous les sons indistinctement, ce qui se manifeste par une répétition convulsive de ces sons, ou par une espèce d’hésitation qui retarde leur émission, suivie généralement d’une précipitation désordonnée.

C’est une résistance des organes aux ordres de la volonté. Le bègue veut exprimer une idée, il veut pour cela prononcer un mot, il ne le peut pas, et ce n’est qu’après des efforts répétés qu’il y parvient

293. — On distingue le bégaiement organique et le bégaiement d’habitude. Le premier est une véritable infirmité, une affection nerveuse. Le second peut dépendre de la timidité, d’une trop grande précipitation, d’une imagination trop vive ; mais le plus souvent, il tient à l’indiscipline des organes.

Les lèvres et la langue sont parfois paresseuses et ne peuvent suivre l’intelligence plus alerte. Mais la principale cause du bégaiement d’habitude parait être le désordre de la respiration ; le diaphragme indocile est pris de contractions spasmodiques, pendant l’expulsion de l’air, et ses soubresauts se communiquent à tout l’appareil vocal.

294. — Pour se corriger du bégaiement, il faudrait rendre à la volonté son empire sur les organes, et pour cela discipliner ceux-ci.