L’expulsion de l’air peut produire soit un souffle pur et simple, soit une voyelle, soit une consonne.
En effet, l’air expiré ne se comporte pas toujours de la même façon dans son passage de la poitrine à l’extérieur. Tantôt, il s’échappe librement par la glotte et la bouche ouvertes, sans rencontrer aucun obstacle ; il ne produit pas alors de son ; c’est le souffle ordinaire de l’expiration. — Tantôt, les cordes vocales sont tendues, et le souffle en les frôlant les fait vibrer ; le larynx alors engendre un son fondamental accompagné d’un certain nombre d’harmoniques, auxquelles la résonance des cavités pharyngienne, buccale et nasale, donne plus ou moins d’intensité, déterminant un timbre particulier ; le souffle sort ensuite sans autre obstacle de la bouche ouverte : c’est le souffle vocalisé, c’est la voyelle. — Tantôt, la colonne d’air expiré, soit après avoir traversé le larynx librement, soit après avoir fait vibrer sourdement les coules vocales, rencontre dans la bouche des obstacles formés par la langue, les lèvres et les dents, qui l’arrêtent ou l’étranglent ; l’air, en forçant ces obstacles, donne naissance à un son d’une valeur musicale peu appréciable : c’est l’articulation, c’est la consonne.
Ainsi h aspiré est un souffle (halte) ; a est une voyelle (avis) ; t est une consonne (toi).
17. — Les sons français sont au nombre de trente-trois, soit : quinze voyelles et dix-huit consonnes.
Les timbres auxquels peuvent donner naissance les variations de la forme des cavités résonnantes, et les articulations que peuvent déterminer les positions diverses des organes, sont en nombre presque illimité. Mais des nuances souvent trop délicates pour être notées, les distinguent les uns des autres, et l’usage s’est établi de les grouper tous autour de certains sons principaux. Les distinctions trop subtiles que font quelques grammairiens, compliquent inutilement l’étude de la prononciation.
§ 1. — Les voyelles
18. — La voyelle est une modification du son vocal, due à sa résonance dans les cavités pharyngienne, nasale et buccale.