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Les caractères et les sons

et la partie antérieure du palais, la consonne est linguodentale (t, d, s, z, n, r, l, ll) ; — si par la langue appliquée contre le palais, la consonne est linguo-palatale (k, g, ch, j, gn).

Gn bien prononcé devrait être une linguo-dentale. — D’un autre côté, il devient souvent, dans la prononciation usuelle, une linguo-palatale.

III. Si le canal par où l’air s’échappe est d’abord complètement fermé, puis subitement ouvert, la consonne est explosive (p, b, m, n, t, d, ll, gn, k, g) ; s’il est seulement rétréci, la consonne est continue (f, v, s, z, l, ch, j, r).

La consonne explosive est instantanée ; elle ne peut être prolongée ; l’occlusion et l’ouverture subite du tube vocal lui donne naissance et elle s’éteint aussitôt ; elle ne peut se prononcer qu’accompagnée, précédée ou suivie d’une voyelle. — Au contraire, dans l’émission de la consonne continue, l’obstacle au passage de l’air n’est que partiel ; le souffle n’est qu’étranglé, et le frottement qui produit la consonne peut être prolongé tant que se continue l’expulsion de l’air.

l dans la prononciation est souvent explosive. — h se distingue des autres consonnes continues, en ce que l’occlusion, au lieu d’être partielle, est d’abord complète, et disparaît ensuite, pour reparaître de nouveau ; c’est plutôt une suite de petites explosives rapides.

IV. Si la consonne retentit seulement dans la bouche, elle est pure ; — si la consonne retentit aussi dans les fosses nasales, elle est nasale (m, n, gn) ; — si la consonne s’adjoint un i ou plutôt un yod palatal, elle est mouillée ou liquide (ll, gn).

Comme pour les voyelles, la résonance nasale est ici déterminée par l’abaissement du voile du palais : Ne peuvent être nasalisées que les vocaliques.