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Page:Rivard - Manuel de la parole, traité de prononciation, 1901.djvu/20

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MANUEL DE LA PAROLE

nez ; ces voyelles, bien prononcées, ne peuvent être accompagnées de résonance nasale. Au contraire, dans l’émission des voyelles a, è, o, e, la communication entre le pharynx et les fosses nasales n’est que partiellement interrompue ; ces dernières voyelles, par conséquent, peuvent être nasalisées, c’est-à-dire retentir à la fois dans le pharynx, dans la bouche et dans les fosses nasales.


§ 2. — les consonnes


20. — La consonne ou l’articulation est un bruit produit par le frottement de l’air contre divers obstacles qui s’opposent à son passage dans la bouche, et accompagné ou non d’un murmure résultant d’une vibration sourde des cordes vocales.

Les consonnes peuvent donc avoir des sonorités différentes, se produire à différents points de l’appareil vocal, provenir d’obstacles différents, et résulter d’une occlusion plus ou moins complète du tuyau buccal. De là les classifications suivantes.

21. — I. Quand il y a vibration des cordes vocales, et partant murmure laryngien, la consonne est vocalique (b, d, g, v, z, j, m, n, gn, ll, l mouillée) ; — quand les cordes ne vibrent pas, la consonne est soufflée (p, t, k, f, s, ch).

L et r sont à volonté vocaliques ou soufflées.

Les consonnes vocaliques sont aussi dites douces, faibles ou sonores ; les consonnes soufflées sont parfois appelées dures, fortes ou sourdes.

II. Si l’obstacle au passage du courant d’air est formé par la lèvre supérieure appliquée contre la lèvre inférieure, la consonne est labio-labiale (p, b, m) ; — si par la lèvre inférieure appliquée contre les dents supérieures, la consonne est labio-dentale (f, v) ; — si par la langue appliquée contre les dents supérieures