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MORCEAUX CHOISIS

Il s’éveille ; et, portant la main sur son visage,
Il trouve encor le gland pris au poil du menton.
Son nez meurtri le force à changer de langage,
« Oh ! oh ! dit-il, je saigne ! Et que serait-ce donc
S’il fût tombé de l’arbre une masse plus lourde,
Et que ce gland eût été gourde ?
Dieu ne l’a pas voulu : sans doute il eut raison ;
J’en vois bien à présent la cause. »
En louant Dieu de toute chose,
Garo retourne à la maison.


La Fontaine.


FILS DE CROISÉS ET FILS DE VOLTAIRE


Messieurs, il faut bien vous le persuader, le catholicisme ne craint ni les violences de l’émeute, ni les violences de la loi. Dans la lutte qui commence et qui ne finira pas, croyez-le bien, par le vote de tel ou de tel projet de loi, il s’agit non pas d’une question de parti, mais d’une question de conscience. On n’en finit pas avec les consciences comme avec les partis. On vous dit d’être implacables et inflexibles. Mais savez-vous ce qu’il y a de plus inflexible au monde ? Eh ! ce n’est ni la rigueur des lois injustes, ni le courage des politiques, ni la vertu des légistes, c’est la conscience des chrétiens convaincus.

Permettez-moi de vous le dire, Messieurs, il s’est levé parmi vous une génération d’hommes que vous ne connaissez pas. Qu’on les appelle néo-catholiques, sacristains, ultramontains, comme on voudra, le nom n’y fait rien, la chose existe. Cette génération prendrait volontiers pour devise ce que disait, au dernier siècle, le manifeste des généraux Polonais qui résistèrent à Catherine II : « Nous qui aimons la liberté plus que tout au monde, et la religion catholique plus encore que la liberté. »

Nous ne sommes ni conspirateurs, ni complaisants ; on ne nous trouve ni dans les émeutes, ni dans les antichambres ;