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VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES 55


§ 4.—E

Le signe e se traduit par le son eu ou e, le son É, le son fe, ou le son A. Dans parvenu, e est muet ; dans effort, il est fermé ; dans escorte, il est ouvert ; dans femme, il a le son x ouvert.—La signification phonétique de la lettre e non accentuée est des plus capricieuses. Les règles sont ici traversées par tant d’exceptions, que l’étude la mieux ordonnée e^t oncore compliquée.

121. — Règle générale. —Ordinairement, c’eat-àdire, dans les cas autres que ceux qui sont ci-après énumérés, le signe e se traduit par le son E muet : le, souverain, porte, etc.

Le sou e n’a pas toujours la même durée. Dans le, article ou pronom, le son e est plein ; dans note, il est beaucoup plus bref ; dans bravement, il est presque, nul. C’est une question d’euphonie, et l’oreille est ici le meilleur juge. On peut cependant formuler les règles suivantes pour la prononciation des E muets.

122.—Règles particulières pour la prononcia* tion des e muets.

I. En général, il faut prononcer les e muets, et ne les élider que si l’oreille en réclame impérieusement l’élisioa

II. Elider un e muet, ce n’est pas le supprimer, mais seulement le prononcer avec moins de force et le faire encore plus bref ; c’est le prononcer sans le faire sentir. Cela ne doit pas s’entendre d’un e muet final, devant un mot commençant par une voyelle ou une h non aspirée ; l’élision est alors complète, si le lecteur ne prend pas un temps entre les deux mots.

III. Dans la conversation on élide un grand nombre d’e muets, qu’on prononce dans le discours soutenu. 5*