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dans les grandeurs sans orgueil et en sortir sans regret. » Et c’est en saint que Mgr de Laval passa sous le dais et porta la mitre.

En face du monde, le grand évêque s’est donc montré parfait missionnaire.

Le missionnaire en effet, comme Mgr de Laval, méprise les triomphes militaires, les lauriers de l’orateur, les victoires littéraires et les adulations du trône ; il abandonne ses droits à la fortune, au nom, au rang ; mais il y a un honneur qu’il réclame, un droit qu’il conserve et défend au prix de son sang : c’est le droit et l’honneur de s’agenouiller : L’homme n’est grand qu’à genoux, messieurs ; et le missionnaire ne veut que s’agenouiller… s’agenouiller devant le pauvre, près du moribond ; s’agenouiller pour espérer, pour croire et pour aimer ; s’agenouiller pour pleurer, chanter et prier ; s’agenouiller devant Simon Pierre, s’agenouiller devant la crèche, s’agenouiller devant le Christ ! et crier avec une langue de feu : Voilà mon Christ ! Christus meus ! le voilà, et je n’en connais point d’autre.


II


Quand il a rejeté loin de lui les biens du corps, le missionnaire n’est que préparé à un plus