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Page:Rivard - Monseigneur de Laval, 1891.djvu/18

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dement la croix dans le sol canadien, un triple travail était à faire : convertir les infidèles, écarter les obstacles à cette conversion, assurer des recrues au clergé et une éducation chrétienne aux sauvages.

À cette époque, les missionnaires étaient sans cesse placés entre la crainte de tomber sous les coups de l’Iroquois et le danger de mourir de fatigue et de faim au fond de ces forêts inexplorées dont les mystérieuses retraites ne pouvaient arrêter leur zèle. Pour triompher de ces dangers, pour donner une forte impulsion à la prédication de l’Évangile dans le Nouveau-Monde, pour distribuer sagement les ouvriers dans cette vigne inculte, et savoir en utiliser la récolte, il fallait ici un homme de cette force, comme s’exprimait la Thérèse du Canada.

Non content de conduire par ses ordres les prêtres à la recherche des âmes, il se souvint qu’il était missionnaire, et se mit à la tête des soldats du Christ. Du jour où Québec le reçut dans son enceinte jusqu’à la fin de sa carrière, on le vit, la rame à la main ou les raquettes aux pieds, aller de mission en mission, prêchant les sauvages, visitant et soignant les malades, baptisant les catéchumènes, confirmant les néophytes, donnant à tous de bons conseils, et laissant partout sur son passage une semence de conversion chez les infidèles, et une joie consolante dans les cœurs déjà chrétiens.