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Page:Rivard - Monseigneur de Laval, 1891.djvu/17

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saint Louis, sainte Geneviève et Jeanne d’Arc, Durandal et Joyeuse ornées de fleurs de lis, le sceptre de Clovis appuyé sur la Croix ; c’était la France des Croisés, des Chevaliers sans peur, des Rois à l’épée de flamme ; la France, sortie des mains du prêtre et du soldat, toute étincelante de l’éclat de ses lances, à genoux devant Dieu et debout devant les hommes ; la France qui prie, combat et meurt ; la France au sang de feu, au cœur d’enfant et au bras de fer ; la France dont les fils pleurent maintenant l’ivresse et le vertige, qui se trouvait alors à l’apogée de sa gloire, et que Mgr de Laval nous apporta comme un don du ciel.


III


Le missionnaire possède encore quelque chose ; comme au captif antique, il lui reste la vie. Mais il se hâte de s’en défaire : il donne sa parole aux infidèles, ses mains aux chaînes, sa chair à la torture, son sang aux bourreaux, son âme à Dieu ; en un mot, sa vie à la propagation de la foi et à la mortification.

C’est ainsi que Mgr de Laval entendit sa mission et s’y consacra.

Quand il débarqua sur la terre d’Amérique, les peuples qu’il adoptait pour enfants étaient encore presque tous idolâtres. Pour fixer soli-